Flûte traversière

On la connaît douce, mélodieuse, nerveuse, virevoltante. On la pratique classique, rock, pop, jazzy, hip-hop. On la fabriquait en bois de grenadille. Elle est aujourd’hui en alliage de cuivre, nickel et zinc, mais aussi en argent massif, en or 18 carats, en platine ou même en cristal.

Pourtant, elle est de la famille des bois. Appelée «flûte d’allemand» au 15e siècle – bien que l’idée d’insuffler une flûte par un trou disposé sur la paroi latérale ne soit nullement européenne –, elle  compte dans sa vénérable dynastie des aérophones géants originaires de Nouvelle Guinée et du Brésil. Et aussi des «cornes traversières» birmanes, siamoises, cambodgiennes.

Instrument solo très expressif, la flûte traversière contribue, dès le 18e siècle, à colorer l’orchestre avec bonheur. Depuis Stravinsky, elle est utilisée sur tous les tons, de l’alto à la basse, en passant par le gazouillis du piccolo. Elle ouvre délicieusement le «Prélude à l’après-midi d’un faune» de Debussy. Varèse l’invite dans «Density 21.5».

Gil Evans dans son big band et Eric Dolphy l’habitent dans des séances légendaires qui ont fait l’histoire du jazz moderne. Instrument fétiche de Ian Anderson, leader de Jethro Tull, elle peut aussi être d’ici pour aller loin, avec le tempérament de Mathieu Schneider d’InsideOut, ou les envoûtements du multiflûtiste Julien Monti.

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