Chant moderne

Quand Joe Cocker chante «Unchain my Heart», il a certainement à l’esprit ces esclaves qui trimaient dans les plantations de coton américaines au 17ᵉ siècle, et dont les mélopées serraient le cœur. Ces captifs ne possédaient rien d’autre que leur chant: un trésor d’improvisations imprégné de fidélité à la tradition africaine. Ils sont les précurseurs du chant moderne sous ses formes gospel, jazz, blues, rock et pop.

Les bluesmen édentés et leurs guitares au nombre de cordes improbable ont par la suite inspiré des générations de rockers. Mick Jagger et les Stones, Roger Daltrey et les Who, Ian Gillan et Deep Purple seront les dignes enfants de ce blues lointain.

Tandis que les grands orchestres de jazz apparus dans les années trente intégraient les crooners, ces «chanteurs de charme», dont les inoxydables Frank Sinatra et Tony Bennett. D’autres icônes naîtront de ce giron: Billie Holiday, bouleversante; Ella Fitzgerald, first lady du scat et de l’improvisation.

Ces talents ont porté au sommet un art issu d’une forte tradition, capable en même temps d’accommoder avec brio de simples chansons de variété – comme celles que la radio repasse inlassablement, et qui ont aussi leurs grandes voix: Céline Dion, Barbara Streisand, Whitney Houston, Johnny Hallyday…

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